J-935 : Business as usual

Publié le par Sébastien Leprat

30 mars 2005

935 jours avant les élections fédérales de 2007, Berne absorbe le « choc » du 19 octobre 2003

Les semaines se suivent et se ressemblent. La machine démocratique bernoise intègre, lentement mais sûrement, la nouvelle donne politique sortie des urnes le 19 octobre 2003. Les désirs d’alternance disparaissent au profit d’un patient travail d’imprégnation. Les idéaux polarisés tentent d’envahir les tables de loi.

Face aux frasques conservatrices ou à l’angélisme socialiste, les cris d’orfraie s’estompent. La lassitude gagne du terrain. Les acteurs majoritaires de la nouvelle donne politique peuvent donc distiller à petites doses leurs croyances. La machine parlementaire et le temps travaillent pour eux. Une législature de transition se déroule sous nos yeux. Le peuple en jugera les conséquences le 21 octobre 2007.

Le pouvoir d’inertie de Berne

La semaine passée, dans l’indifférence générale, BRB a totalement négligé sa fonction de ministre de la justice en provoquant le Tribunal Fédéral. Dorénavant, le département Blocher surfe sur la vague conservatrice animée outre atlantique par l’administration Bush et propose de restreindre les règles libérales qui régissent l’euthanasie. Dans les média, silence radio. Parallèlement, MCR parcourt le monde et s’évertue à expliquer que la guerre n’est pas belle. Cette semaine, MCR l’a promis : Les historiens reçoivent la garantie d’étendre leur connaissance du génocide arménien. De retour de Turquie, il fallait bien communiquer quelque chose… Les arcanes complexes de la machine démocratique bernoise offrent aux complices en polarisation une tribune d’expression privilégiée. Les procédures démocratiques bernoises exercent un pouvoir d’inertie, une pesanteur qui anesthésie le débat et formate une opinion de plus en plus indifférente à la chose publique.

Une législature de transition

Au sein du gouvernement, les complices en polarisation évoluent encore dans une logique d’opposition. Sans-doute trop respectueux des signaux envoyés par le peuple en votation, le programme de législature du Conseil Fédéral n’est pas le leur. Plus exactement, ce projet n’est pas compatible avec les consignes de leurs partis. Ils s’attachent donc à tordre le gouvernail afin de changer de cap. Peu importe la direction, la force des à-coups l’emportera sur la logique des urnes.

2004-2007 est une législature de transition. Peu soucieuse d’endosser le costume d’homme d’Etat, l’opposition intra-gouvernementale profite des opportunités offertes par la machine bernoise. Tranquille, elle inscrit ses actions dans le tempo fédéral et profite d’un conformisme médiatique qui écarte l’indignation au profit du « business as usual »…

Publié dans politics

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