Le temps des manoeuvres

Publié le par Sébastien Leprat

Dimanche prochain, les cantons de Saint Gall et de Zurich éliront leurs Députés au Conseil des Etats. A cette occasion, les élections fédérales connaitront leurs derniers dénouements. Le peuple aura fixé les rapports de force pour les quatre prochaines années. Telle une mécanique bien huilée, la Berne fédérale s’organise en conséquence.

Avant d’aborder la nouvelle législature, quelques élections se dérouleront, quelques nominations interviendront. Pour le Conseil fédéral, les fronts sont clairs. Les partis gouvernementaux campent sur leurs positions. La reconduction du collège dans sa composition actuelle est assurée. Au Parlement, l’implacable logique mathématique ne laisse plus planer de doute sur l’issue du scrutin. Le suspense se déplacera vers d’autres décisions. Anne-Marie Huber-Hotz, la Chancelière de la Confédération, a annoncé qu’elle n’entendait pas solliciter de nouveau la confiance de l’Assemblée fédérale. Pour sa succession, les paris sont ouverts. Peu politisée dans son fonctionnement, la Chancellerie est néanmoins très convoitée par les partis. Tous les partis bourgeois se lancent d’ailleurs dans la course. Les appétits sont parfois voraces. L’UDC bernoise propose par exemple pas moins de quatre candidats. Le Parti radical en avance deux. Quant au PDC, madame Casanova, l’actuelle Vice-chancelière, a déjà signalé son intérêt. La stratégie du parti démocrate-chrétien sera très prochainement dévoilée. Pour accéder au huitième fauteuil du collège gouvernemental, la concurrence est donc vive. Si madame Casanova réussit son pari, le Conseil fédéral devra alors user de son pouvoir de nomination afin de choisir sa succession. Déjà représentés avec l’autre poste de vice-chancelier et porte-parole du Gouvernement, les socialistes se concentrent sur le secrétariat général du Parlement. Ils ne sont naturellement pas seuls à convoiter cette importante fonction.

Toutes ces manœuvres devront intégrer le verdict des urnes. Au-delà des qualités des candidats, la recherche d’équilibre entre partis en présence animera les arrière-pensées. Comme aux Etats-Unis, les fonctions politico-administratives sont étroitement liées aux rapports de force partisans. Comme nous ne connaissons pas l’alternance et que notre système administratif exige de la stabilité, la rotation est toutefois moins forte qu’outre atlantique. A la différence du système américain des dépouilles, toutes les fonctions à hautes responsabilités ne sont en effet pas repourvues à l’issue des élections. Tous ceux qui rêvent d’engager de grandes manœuvres risquent donc de se heurter à ces « pesanteurs » culturelles…

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