La chance de la concordance
Le débat politique prend vie autour de règles et de principes intimement liés aux évolutions historiques et culturelles des nations. Alors que nos voisins français s’organisent autour de la présidence, nous avons l’habitude de nourrir la concordance. Dans leur sagesse, les citoyens suisses la pratiquent avec assiduité. Dans les urnes, ils la plébiscitent régulièrement.
Acteurs principaux de la concordance, car coassociés aux responsabilités gouvernementales, les quatre grands partis réfléchissent quotidiennement aux moyens de créer du consensus. Sous la bienveillante pression du peuple, via notamment les mécanismes de la démocratie directe, les autorités se doivent en effet de trouver des solutions qui rejoindront l’intérêt général. Le succès de la Suisse repose sur cette formidable machine à broyer les dérives autoritaires comme les excès idéologiques. Sans la concordance, nous n’aurions en effet pas la chance de vivre dans un pays qui ne compte que 2,9% de chômage et qui n’a pas à rougir de son taux de croissance. Sans elle, nous ne pourrions probablement pas jouir d’autant de libertés publiques et individuelles. Sans elle, nous éprouverions sans doute quelques difficultés à faire cohabiter harmonieusement quatre langues et autant de cultures que beaucoup de choses opposent (…).
La concordance représente une véritable chance et mérite à ce titre toute notre attention politique. Il ne suffit donc pas de la louer mais il convient plutôt de la nourrir. La nourrir grâce à un dialogue autour de projets. La nourrir en permettant aux citoyennes et aux citoyens de se déterminer dans les urnes sur les grandes orientations qu’ils souhaitent adopter. La nourrir en s’appuyant sur des relais responsables et soucieux de la défense du bien commun. Au premier rang de ces relais figurent naturellement les partis politiques. Machines à sélectionner les pilotes de la concordance dans les gouvernements comme dans les Parlements, ils se doivent d’enrichir une véritable culture du dialogue. Sans relâche, c’est à cette tâche que s’attèle le parti radical depuis sa naissance. Engagé avec l’arrivée de Fulvio Pelli à la présidence du parti, le renouveau radical s’appuie sur cette identité et saisit une fois de plus la chance de la concordance. Logiquement c’est donc cette chance que le parti radical entend désormais promouvoir auprès de ses partenaires.