L'asile et les balbutiements de l'histoire

Publié le par Sébastien Leprat

21 juin 2006

En 1999, la gauche et certains milieux chrétiens s’opposaient à une révision de la loi sur l’asile. Adoptée par plus de 70% du peuple, cette loi est désormais encensée par ces mêmes opposants de l’époque. Jadis fustigée avec force, la loi de 1999 est donc aujourd’hui louée pour son caractère exemplaire. Elle serait le dernier rempart contre une révision « scélérate » soumise à l’appréciation populaire en septembre prochain. L’histoire balbutie…

Jugée conforme au droit international par d’éminents spécialistes (ex : Le très reconnu professeur Kay Hailbronner de l’université de Constance), la révision de la loi sur l’asile est également acceptée par les cantons, le Parlement fédéral et le Conseil Fédéral. D’autre part, la commission européenne, par la voie d’une directive adressée aux Etats membres, formule les mêmes propositions que celles contenues dans la révision sur laquelle nous nous prononcerons en septembre. La nouvelle loi Suisse est d’ailleurs jugée comme étant « proportionnée et adaptée afin de traiter les demandes de requérants qui ne peuvent pas se réclamer de l’asile mais qui dissimulent ou détruisent leurs documents d’identité pour échapper à un renvoi ».

 

 

Pourtant, à en juger par la virulence des propos tenus par les opposants, la Suisse sera montrée du doigt par ses voisins. Sa réputation de terre d’asile sera ternie, sa tradition humanitaire appartiendra au passé. Cette opposition catastrophiste a des airs de déjà vu. Un surf rapide sur internet permet en effet de relativiser ces arguments. Dans le livret d’explications du Conseil fédéral distribué en 1999 aux citoyens suisses, les opposants affirmaient notamment ceci : "Notre pays se doit d'honorer ses valeurs démocratiques et ses engagements humanitaires, ce qui ne sera possible qu’en rejetant cette nouvelle loi." Aujourd’hui, pour les mêmes personnes cette loi jadis conspuée offre toutes les garanties pour une bonne application du droit d’asile. cqfd

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