Gfs ou les minorités négligées

Publié le par Sébastien Leprat

Devenus de véritables rituels lors des fins de campagnes de votations fédérales, les enquêtes d’opinion exercent une influence non négligeable. Ces sondages publiés par l’institut gfs négligent totalement la Suisse romande comme le Tessin.

L’étude sommaire des sondages publiés mi-août et mi-septembre concernant les comportements de vote relatifs à l’initiative COSA est éloquente. A elles-seules, ces enquêtes démontrent le peu de considération dont les scientifiques  de gfs font preuve à l’égard des minorités latines.

Mi-août, seuls 10% des romands étaient prêts à voter NON à l’initiative COSA. Cette très faible proportion d’opposants aoutiens est en elle même suspecte. Gfs côtoie toutefois le ridicule si nous approchons ces estimations de celle de mi-septembre. Aujourd’hui, les opposants à COSA en suisse romande seraient 28% et depuis un mois, le nombre d’indécis n’aurait pas changé et plafonnerait toujours à 26%. En d’autres termes, en quelques jours, des milliers de romands seraient passé du « OUI » au « NON ». Qu’en déduire ? Est-ce l’impact de la rentrée scolaire qui provoque de tels mouvements d’humeur ? L’institut Gfs considère-t-il les romands comme de véritables girouettes ? Tombe-t-il dans la vulgarité d’un jugement de valeurs, parfois répandu outre-sarine, qui consiste à penser que les « welches » sont inconsistants ?

Le sondage pour le Tessin est encore plus caricatural. Le nombre de personnes opposées à COSA aurait légèrement augmenté, passant de 8 à 14%. Parallèlement, le nombre d’indécis serait passé de 21 à 25%. En clair, plus la campagne avance moins les tessinois comprennent. Ils ont pourtant reçu le matériel de vote depuis trois semaines et les medias italophones n’ont pas chômé afin d’expliquer les enjeux fédéraux du 24 septembre…

En clair, gfs considère sans doute les romands comme étant légers, frivoles, inconsistants (…), tandis qu’ils estiment peut être que nos amis Tessinois seraient intellectuellement limités !

Que monsieur Longchamp, le directeur de l’institut de sondage gfs, soit un socialiste notoire passe encore. Qu’il soit habitué à donner du baume au cœur à ses amis politiques, c’est un secret de polichinelle.  Mais qu’un institut de dimension nationale néglige à ce point les minorités latines, c’est une réalité à laquelle il ne faudrait pas s’habituer…

 

 

 

 

Publié dans politics

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